Thursday, March 3, 2016

La finance islamique

Article un peu différent aujourd'hui...  j'aimerais vous parler de la finance dans l'islam. Je ne prétends pas avoir une quelconque expertise dans le sujet, mais parce que j'ai une grande curiosité pour tout, je m'y suis intéressé le temps d'une pause repas.

Alors voilà, il semblerait que le Coran dicte des conseils sur les échanges monétaires qui mettent plusieurs musulmans dans une situation de casse-tête face à nos institutions bancaires occidentales. Ils ont une vision du capital et du travail différente.  Tout produit financier comportant des intérêts est banni par la charia, comme les investissements en lien avec le sexe, le porc et l'alcool.

Un peu d'histoire et de principes

À l'époque du Prophète, existait le ribaa : si l'emprunteur faisait un défaut de paiement, il devait rembourser au prêteur une somme plus élevée que l'emprunt initial, un intérêt élevé. Ceci mettait pratiquement en esclavage des emprunteurs et le Prophète a voulu interdire ces pratiques qui maltraitait des gens.

Le Coran déclare donc illégal l'intérêt : " [...] Cela, parce qu'ils disent : 'Le commerce est tout à fait comme l'usure' alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et interdit l'usure. " Coran 2:275

Pour expliquer le verset un hadith (ordre du Prophète) expose les règles d'un commerce légal se basant sur six produits ribawi :  l'or, l'argent, le blé, le froment, les dattes et le sel. Un échange d'un même produit blé contre blé, sel contre sel avec un avantage pour un des échangeurs est interdit. Ce doit être un simple échange. Par contre il est permis si on échange des produits différents comme de l'or contre des dattes.

On peut déduire que l'échange de monnaie, du $ contre du $ ne peut pas permettre à un parti s'enrichisse de la transaction. C'est haram (illicite). Impossible donc de faire des prêts, du crédit bancaire ou des hypothèques...

Comment font-ils alors?

Supposons que Ahmed veut acheter une maison mais n'a pas la somme nécessaire. Il va approcher une banque islamique qui va analyser son projet et accepter par exemple de l'aider. La banque achète la maison puis la revend à Ahmed à un prix majorité d'une commission. On échange donc pas de l'argent pour de l'argent mais une maison pour de l'argent, c'est permis.

C'est ben théorique et au final c'est pas mal la même chose me direz-vous? On dirait oui...  sauf que la banque doit au départ posséder tout le capital qu'elle prête et a plus de risque.

Pourquoi ça m'intéresserait?

Il n'y a pas de banque islamique au Québec, seulement quelques coopératives financières montréalaises qui aident les musulmans à acheter des maisons de la façon citée plus haut. La communauté musulmane a des liquidités sur leurs comptes courants qui au mieux dorment ou au pire quittent le pays pour leur pays d'origine, finançant une banque en Arabie Saoudite par exemple. L'argent quitte le Québec alors qu'il aurait pu servir le bien commun...


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