Saturday, October 31, 2020

Canadian Summit - Comment choisir le bon FNB (ETF)

Dans la série du Canadian Financial Summit... 

Moez Mahrez, CFA

How to Pick the Right ETFs (Exchange Traded Funds)


Il travaille pour 5iResearch une firme indépendante qui analyse l'univers de l'investissement, principalement comment les frais sont chargés. Il est auteur d'articles pour le magazine Canadian Money Saver et a fait ses études à McGill.

Les FNB permettent aux investisseurs de s'exposer à différents : 
- classes d'actifs (obligations, équité, REIT, métaux précieux, monnaies)
    ex : ZAG (obligations canadiennes), VRE (REIT), CGL (or), FXE (euro)
- secteurs (dans un pays précis ou avec une couverture géographique étendue)
    ex : XHC (soins de santé globaux), ZIN (industries canadiennes)
- styles (momentum, valeur, pondération égale, etc)
    ex : WXM (momentum), VVL (pondération égale)
- stratégies (hautes dividendes, croissance de dividendes, option d'achat couverte, etc)
    ex : VGG (croissance de dividendes américaines), ZWB (option d'achat couvertes "covered call" des banques canadiennes)

un peu de terminologie....
Placement momentum : Stratégie de placement consistant pour un investisseur à sélectionner les titres entrant dans son portefeuille en fonction d'une forte appréciation du cours du titre sur le marché ou de rendements passés supérieurs à la normale, en misant sur la persistance de la dynamique actuelle du titre sur le marché.  

Investissement valeur : Philosophie d'investissement de Benjamin Graham (1934) reposant sur 3 idées : 
1) Une action représente une part dans la propriété d'une entreprise. 
2) Le marché boursier est souvent trop excité ou trop déprimé. Vous devez acheter lorsqu'il est déprimé et vendre lorsqu'il est excité. 
3) Pour se protéger d'une perte permanente en capital, mais aussi pour augmenter la probabilité de rendements excédentaires, il faut toujours acheter des titres avec une marge de sécurité.

Méthode de pondération par la capitalisation boursière le poids de chaque titre dans l’indice est fonction de sa capitalisation boursière. L’indice reflète ainsi fidèlement la quantité de titres en circulation. On parle alors de cohérence macroéconomique puisque le procédé n’a qu’un faible potentiel d’influence sur le cours des titres. La pondération par la valeur marchande totale affiche le plus faible taux de rotation des titres. Dans beaucoup d’indices de ce type, quelques «méga-capitalisations» occupent la majeure partie de l’univers de placement.

Indices à pondération égale (ou équipondérés) : chaque titre a un poids strictement identique: un titre fortement capitalisé ne sera ainsi pas davantage représenté qu’un titre issu d’une entreprise à petite capitalisation. Ce faisant, la méthode ne tient pas compte du degré de liquidité des titres qui composent l’indice, pouvant rendre difficile la réplication de celui-ci. Par ailleurs, ce type d’indices doit être régulièrement ramené à la pondération originelle, impliquant un taux de rotation des titres élevé.


Les FNB sont une bonne façon de diversifier les risques spécifiques à une compagnie. C'est une méthode sûre de s'exposer à des secteurs où on a peu de connaissances comme les marchés émergents, compagnies d'innovation, etc). Par contre, détenir trop de FNB peut devenir un problème en se sur-diversifiant résultant en un porte-feuille mondiale moyenne de tout et de rien sans stratégie apparente. 

Ce n'est pas parce que c'est un FNB qu'automatiquement les frais de gestion sont bas. Il faut quand même les magasiner et les tenir en compte dans nos choix. Les frais élevés érodent les profits sur le long terme. Certains frais peuvent être justifiés s'il est gérer activement (smart beta) ou a une performance élevée. 

Les ETF (FNB) les moins coûteux sont ceux qualifiés de "passifs".  Ils ne font qu'automatiquement recopier un indice boursier comme le S&P500 ou le TSX60. Ils sont populaires alors la concurrence fait baisser les prix.  Des frais aussi bas que 0.05% sont communs. 

Un autre point à regarder sont les "Tracking errors" ou Erreurs de suivi . Le FNB veut copier le rendement d'un indice de référence, Parfois, il se crée un écart entre son rendement et celui de l'indice à répliquer. Elle peut être attribuable à plusieurs facteurs. Il y a entre autres les frais de gestion du fonds et la réserve liquide, soit la partie non investie de l’actif net du portefeuille. L’erreur de suivi est une information que l’investisseur peut consulter avant d’acheter un FNB. Moins l’erreur de suivi sera grande, plus l’investisseur saura que le gestionnaire reproduit bien son indice de référence.  On veut un tracking error près de 0 = 1-R² et un beta ~1. 

On peut voir les informations des erreurs de suivi dans l'onglet ETF de Morningstar sous la section Risk : 

N'oublions pas la concentration. Il n'y a pas besoin de payer des frais de gestion dans un FNB si acheter soi-même quelques actions suffisent à répliquer le tout. Si 70% des parts sont dans le top 10 le fond va principalement suivre ceux-ci. Ça peut être un problème au Canada où plusieurs secteurs n'ont que quelques gros joueurs.

Un autre point à considérer est la taille des actifs sous gestion. On veut au moins 100 millions.  Ça nous montre qu'il y a une acceptance par les investisseurs. Un meilleur volume facilite la croissance. Assurez-vous que vous pouvez acheter ou vendre à votre guise, que la taille des transactions n'est pas trop grande pour vous permette d'entrer dans le jeu. 

Le Spread est la différence entre le prix de l'offre (bid) [prix auquel il est possible de vendre] et le prix de la demande (ask) [prix auquel il est possible d'acheter]. On veut un FNB avec un spread de 0.10% ou moins. Si c'est un fond de niche il est possible que le spread soit plus grand et ça serait ok.

Pour les plus avancés des lecteurs... Moez propose ce calcul pour calculer le coût de détention annuel du ETF : 

MER + (Spread / Années de détention du fond) + 
(2 (buy/sell) x frais de commission / montant investi / Années de détention du fond x 100)

Exemple pour un investissement de 10 000$ : 
0.25% + (0.1% / 2 ans) + (2 X 9.95$ / 10 000$ / X 100) = ~0.4%



Saturday, October 24, 2020

Canadian Summit - Comment devenir un investisseur

 Dans la série du Canadian Financial Summit...

Brendan Young

Why I Became a DIY Investor and How You Can too?


Il est le créateur du logiciel Passiv qui sert à investir en ligne passivement. 

Il a commencé à s'intéresser à l'investissement en prenant par hasard un cours à l'université qui s'appelait "l'investissement valeur". La prémisse du cours était que la bourse était inefficace et qu'en achetant des actions sous-évaluées on pouvait battre le marché et faire de l'argent. Le cours l'a décidé à devenir un investisseur, car l'idée d'être de ceux qui s'enrichissent mystérieusement par la bourse lui plaisait. Il voulait aussi avoir les crédits pour son parcours scolaire :)

Il veut partager avec nous ses apprentissages. Le premier est que de trouver les actions sous-évaluées est quasi un travail à temps plein. C'est très demandant. La plupart des gens qui font du day trading n'arrivent pas à battre le marché constamment. Par battre le marché, il veut dire de faire mieux que l'index S&P500 qui est la moyenne des 500 plus grosses compagnies transigées sur le marché américain. 

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Historiquement parlant, la bourse est toujours dans une courbe montante. Oui il y a des événements qui la font crasher, mais ensuite elle se reprend et continue de croître. Brendan en a déduit que au lieu de vouloir battre le marché, il pourrait simplement acheter des actions et les détenir très longtemps, de façon passive. Puisqu'elles vont avec le temps croîtrent. Ça demande beaucoup moins d'efforts. Acheter des ETF soi-même de façon passive ferait sauver tellement de frais comparé à payer des professionnels pour gérer son porte-feuille que ça serait plus payant qu'être actif ou client. 

Ses principles qui le guident : 
- ignorer les médias
- avoir une vision très long terme
- voir les moments où la bourse baisse comme des opportunités d'acheter des actions à rabais
C'est exitant, comme un boxing day!
- Focusser sur le montant qu'on investit chaque mois et non sur la performance court terme
- Payer ses dettes avant d'investir, ce n'est pas garanti que les revenus d'investissements seront plus élevés que les intérêts de la dette
- ne jamais paniquer
- ne jamais essayer de se timer avec le marché
- ne jamais investir de l'argent qu'on aurait besoin à court terme (exemple le cashdown pour acheter une maison dans 3 ans...)

Pour commencer à faire comme lui, il faut avoir un compte de courtage.  Il utilise Questrade car ils n'ont pas de frais sur l'achat de ETF. (prenez note que leur interface est en anglais seulement).  SI on a un compte de courtage qui charge des frais pour l'achat de ETF (comme disnat) c'est plus complexe de faire des achats réguliers sans payer des frais astronomiques. 
Il faut connaître son profil d'investisseurs, sa résistance au risque puis choisir les ETFs. Ensuite mettre en place des dépôts réguliers si possible automatisés. 

Évidemment, il fait la promotion de son logiciel Passiv (https://getpassiv.com) pour faire le suivi via questrade sans avoir à créer des fichiers Excel pour suivre ses investissements. Ça fait des recommandations pour balancer son porte-feuille et vous informe 

Pour choisir ses ETFs, il recommande de consulter le site internet : https://etfdb.com/
Ça permet de trouver ceux qui sont pas beaucoup de "tracking errors", c'est-à-dire que ça n'arrive pas souvent qu'ils s'éloignent trop de la moyenne qu'ils cherchent à reproduire. 

Si on ne veut pas faire toutes ces recherches et qu'on préfère plutôt se fier à ce que font des gens à succès, on peut suivre des blogs pour copier leur porte-feuilles. Les 2 blogs d'investissement passifs les plus connus du Canada sont : 

Saturday, October 17, 2020

Canadian Summit - Mes notes de la conférence sur les banques numériques

Confinement et télé-travail ont quand même des bons aspects comme celui de pouvoir streamer des vidéos tout en travaillant. C'est ainsi que j'ai pu écouter les conférences du Canadian Financial Summit cette semaine. Tout est en anglais et je sais que ce n'est pas facile pour tous les Québécois, encore moins quand on parle de sujets pointus comme les termes financiers.  Ainsi j'ai décidé de prendre des notes pour vous et de vous donner des condensés de ce qui m'a intéressé dans les conférences que j'ai choisies d'écouter. Je vous les publierai tous dans les jours à venir.


Mahima Poddar

Digital Banking in 2020: What Are You Missing Out On? 


Mahima est la SVP Strategy & Digital Banking chez EQ Bank. Une banque numérique (comme Tangerine qu'on connait plus) avec 150k utilisateurs canadiens qui gère plus de 4 milliards en dépôts.  

Ils ne font pas des taux promotionnels temporaires qui ne durent que quelques mois. Ils veulent donner les meilleurs taux possibles constamment et prétendent faire faire 30% plus de rendement à leurs clients vs les banques traditionnelles. C'est la raison principale pourquoi les gens se tournent vers eux donc c'est très important pour eux de donner des taux d'intérêts élevés et sans frais pour attirer des clients et se différencier. Il faut être sufissamment séduisant pour que les gens fassent le saut de s'éloigner de la banque que leurs parents avaient.

Les banques font du profit en prenant les dépôts de leurs clients pour les prêter à un taux d'intérêt plus élevés à d'autres clients. Ceci devrait suffire à faire des profits. Pourquoi charger en plus un frais mensuel pour les services? EQ Bank n'exige pas de balance minimum dans les comptes ni de frais pour les transactions. 

Les Canadiens commencent à faire le changement vers les banques numériques. Le Covid a drastiquement augmenté la confiance des transactions en ligne et des inscriptions pour eux chez EQ Bank. https://www.eqbank.ca/

Est-ce que c'est plus risqué de confier nos économies à eux?
Ça fait 6 ans que EQ Bank existe. C'est une division d'une banque traditionnelle avec pignon sur rue appelée Equitable Bank qui existe depuis 50 ans. 

Ils sont régulés par les mêmes institutions qui enquêtent leurs façons de faire. Et les dépôts sont autant assurés par la SADC comme ailleurs (100k par comptes personnels et 100k pour les comptes enregistrés disponibles en 48hrs si jamais la banque fait faillite).
Plus d'info sur la SADC ici : 
https://www.sadc.ca/

Ils recommandent d'avoir quand même un compte dans une banque traditionnelle ayant pignon sur rue pour les activités financières exceptionnelles comme obtenir un chèque bancaire pour faire un dépôt sur une maison ou pour acheter des lingots d'or comme en vend la TD. Même chose pour obtenir de l'argent comptant ça serait de transférer de la banque virtuelle à celle physique sans frais puis retirer au guichet automatique de la banque physique. 

Ils offrent des taux plus avantageux pour les CPG (épargne à terme garantie). Si je regarde leur site en ce moment leur CPG 1an est à 1.25% vs Desjardins qui est à 0,6%




Un autre service intéressant pour eux est leur partenariat avec TransferWise.Vous avez un rabais de taux quand vous passez par EQ Bank au lieu d'utiliser directement TransferWise. C'est quoi ce service?  Un compte en ligne qui permet d'envoyer de l'argent dans un autre pays, de recevoir de l'argent de l'international et aussi via une carte de débit Mastercard TransferWise, faire des achats à l'étranger. Les taux de conversion entre devise sont avantageux. https://transferwise.com/ca

Tuesday, October 6, 2020

Soyez votre propre conseiller financier

Si c'est votre souhait, il est possible de le faire, mais il faut être prudent et bien s'informer.



Faites un plan. Tout d'abord vous devriez faire le point sur vos habitudes pour déterminer quel type de personne êtes-vous?  Une bonne façon de le faire est de noter par catégorie toutes vos dépenses depuis le début de l'année. Dans mon blog je vous en ai déjà parlé et je vous ai fourni un exemple de google sheet à utiliser. Ensuite, quel niveau de risque vous convient selon vos responsabilités. Quels sont vos objectifs et rêves de vie? Quel est votre niveau de connaissances financières?

Vous devez ensuite choisir le bon produit d'investissement pour vous. Il est rare de battre le marché. Suivez votre instinct. Soyez attentif à ce que vous aimez dans la société autour de vous. Vous croyez fermement au mouvement vegan?  Achetez des actions de Beyond Meat. Vous ne jurez que par votre Tesla? Investissez dans un fond qui regroupe des actions de compagnies oeuvrant dans le milieu du transport électrique. Diversifiez-vous. 

Regardez vos relevés de carte de crédit : Où dépensez-vous votre argent?  
Vous allez chez Costco toutes les semaines?  Peut-être devriez-vous le détenir dans votre porte-feuille?

Gardez en tête votre niveau de risque et le temps devant vous pour corriger une éventuelle erreur.

CASH
Ne gardez pas trop d'argent dans vos comptes courants; ça ne rapporte rien!

Gardez-y 3 mois de vos dépenses. Cela aura 2 avantages :
- c'est votre coussin d'urgence
- cela sera suffisant à garder un minimum dans votre compte qui réduira vos frais de gestion

CPG (Certificat Placement Garanti)
Ce type de produit immobilise votre argent pour une période donnée en échange d'un intérêt. Il peut être à risque ou 100% garanti. Souvent l'intérêt est très bas, mais pour les gens qui n'ont pas de tolérance au risque, c'est mieux que rien.

OBLIGATIONS
Ce sont des emprunts que font des gouvernements, des villes ou des compagnies à des investisseurs. C'est généralement peu risqué. Vous avez un contrat qui prévoit à l'avance l'intérêt qui sera versé, la fréquence et la date de fin. 

ACTIONS (la bourse)
Si vous aviez le choix d'investir en immobilier, or, obligations ou actions, qu'est-ce qui serait le plus profitable?  Historiquement, ce sont les actions! Malgré la dépression ou les bulles technos du passé. Acheter une action, c'est acheter un infime partie d'une compagnie. 
Il y a des actions ordinaires : donnent un droit de vote et possiblement des dividendes
Il y a des actions privilégiées : donnent des dividendes plus généreuses selon une échéance fixe. Elles sont moins volatiles car leur valeur est plus influencée par la valeur des dividendes que de la compagnie.

Vous voulez tenter d'acheter une action quand elle est basse et la revendre quand elle a monté de prix, ce qui vous crée un gain en capital. Achetez des pessimistes et vendez aux optimistes. 

FONDS COMMUNS
Ce sont un regroupement d'actions ou obligations selon un thème que l'on ne peut acheter que via son émetteur. Chaque fond explique son thème et ses objectifs dans un document appelé prospectus. C'est une façon facile de se diversifier. Les fonds sont constamment gérés par un panel d'experts qui font des ventes / achats pour s'assurer de respecter les objectifs et le profil de risque du fond. C'est donc rebalancé fréquemment. Pour ce service d'experts, vous devez payer des frais de gestion même quand la bourse va mal et que vous ne faites pas de profits pendant un temps. C'est là qu'il est intéressant de le détenir via un employeur où parfois les frais sont réduits par l'effet de groupe. Vous êtes plusieurs employés, ils font un rabais.

Les fonds communs permettent des achats réguliers de petits montants et leurs dividendes sont automatiquement réinvestis.

ETF
Les ETF sont aussi un regroupement d'actions ou obligations mais on les achète/vend directement sur une plate-forme de courtage. Il y a donc des frais pour chaque transaction ce qui limite les achats de petits montants fréquemment. Ils ne sont pas gérés activement par des experts, ils sont automatisés pour se gérer de façon passive. Par exemple, ils peuvent copier un index. 

ASSURANCES
La plupart des assurances dans nos vies sont une dépense et non un investissement... comme l'assurance auto ou habitation. Mais il existe aussi chez les assureurs des produits financiers.
Il existe des assurances-vie rachetables par exemple. Il y a donc un montant remis aux bénéficiaires si le propriétaire de l'assurance meurt, mais il y a aussi un montant qui s'accumule au fil du temps et qui est rachetable en cash. 

Il existe aussi des rentes. Vous remettez une grande partie de vos économies à un assureur qui lui le gèrera et en échange vous obtenez chaque mois une rente. Ceci peut rassurer des gens qui ne veulent pas tout gérer eux-mêmes. Il y a des tonnes d'options, indexées ou non, contenant une rente pour conjoint survivant ou pas, etc....  Si vous êtes un artiste avec des revenus annuels qui diffèrent selon vos années de prestation vs vos années de création, vous pouvez aussi demander une rente d'artiste. Voici un lien chez Desjardins Assurances pour ce type de produit, mais plein d'autres assureurs ont aussi l'équivalent : https://www.desjardinsassurancevie.com/fr/epargne-individuelle/rente