Wednesday, October 18, 2017

Aimons-nous être enchaînés?


Cet été, j'ai fait un voyage en Europe de l'est, dans les anciens pays soviétiques comme la Lithuanie, la Lettonie, la Pologne, l'Estonie... et j'ai été en Russie aussi. Bien des choses m'ont touchées et en fait je suis tombée en amour avec ces peuples! Leur rapport à l'argent et à la consommation est différent par leur vécu. Alors quand le blog de Becoming Minimalist a publié un article intitulé "What I learned about minimalism in Poland"  j'ai été encore plus touchée. Je me suis dit que je me devais de vous le résumer / traduire / commenter pour votre réflexion personnelle.

L'article de Becoming Minimalist

Joshua Baker écrit des livres et blogs sur le minimalisme et est invité partout pour en parler en conférences. Son article raconte son expérience du début du mois en Pologne où il était invité à parler devant 1000 personnes. S'en est suivi un gala où Piotr (Peter) était son traducteur. Peter lui a permis de mieux comprendre la réalité de la Pologne. Pour mieux comprendre, il faut parler d'Histoire : 

En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne et ceci marque le début de la 2ième guerre mondiale. Les troupes allemandes ont traversé la Pologne vers l'est tandis que les Russes faisaient de même vers l'ouest. À la fin de cette année, après la conquête, la plupart des polonais d'influence et éduqués tels que les nobles, le clergé et les professeurs avaient été tués par les Allemands dans leur volonté de détruire complètement l'identité de la nation polonaise. 

Pendant toute la guerre, la Pologne est divisée entre deux agresseurs. En 1945, la ville de Warsaw était entièrement détruite. Avant la guerre il y avait 1,3 millions d'habitants, à la fin 150 000. Si vous croyez que 1945 c'est il y a longtemps, vous vous trompez. La plupart des Polonais d'aujourd'hui sont les enfants des victimes de la guerre. Ils ont tous vécus dans une situation familiale complexe et tragique à cause de cela. 

L'histoire ne se termine pas là. Après la 2ième guerre, presque toute la Pologne a été donnée à l'empire soviétique (URSS). Comme tous les autres petits pays de la région, ils ont regagné leur indépendance après la chute du rideau de fer en 1991. Ça aussi c'est récent. En URSS, personne ne pouvait avoir plus que son voisin. C'était le communisme, le rationnement, la vie sous surveillance et délation. 

En 1991, c'Est donc l'arrivé du libre-marché et de l'économie capitaliste. Une arrivée récente, Peter se souvient enfant de regarder par la fenêtre la file d'attente pour acheter du pain s'accumuler dans la rue. Son enfance diffère assurément de la nôtre. 

Joshua leur a fait une conférence dont le thème récurent indique que les possessions nous distraient du bonheur et de l'accomplissement. La Pologne n'est pas encore un pays de consommation à outrance, pas encore, mais les salaires augmentent...

Joshua leur a dit de ne pas perdre de vue les choses qui comptent le plus. Garder leur passion au centre de leur quête et c'est ce qui compte. Joshua fût rejoint en soirée par Darek, l'organisateur de la conférence. Darek lui a demandé ses impressions du pays et il lui a dit qu'il le trouvait beau, riche d'histoire et de résilience humaine. Darek lui a dit, d'un ton pesé : "Joshua, puis-je vous en dire plus sur les raisons qui m'ont poussées à vous inviter ici aujourd'hui?" Il était visiblement déchiré et songeur. "Bien sûr, s'il vous plait."

Darek lui répondit : "Quand j'étais plus jeune, j'ai eu un important mentor. Il était un survivant de Auschwitz qui a vécu la plupart de son existence en Pologne occupée - d'abord par les Allemands, puis par les Soviétiques. Cet homme m'a fait une observation que je n'ai jamais oubliée. Il m'a dit : 'J'ai réalisé que le matérialisme maintient les gens captifs de la même façon que le communisme. Le communisme, par la force, cherche à détruire l'identité personnelle d'un individu. Le matérialisme fait la même chose, mais le matérialisme détruit l'identité personnelle des gens par choix.' 

Et c'est pourquoi je vous ai fait venir ici aujourd'hui. Pour nous inspirer, comme individus et comme société, pour ne pas utiliser notre liberté nouvellement retrouvée pour acquérir plus de chaînes."

Mon topo

Je vous invite à lire l'article original car je n'ai pas tout inclus ici.  Je vous jure que tout nos guides lors de nos voyages ont raconté les horreurs de la guerre, du communisme, de tout ce qu'on ne veut jamais vivre. Ils sont tous des Peter de cet article...

Ce message pour moi me parle et me marque. C'est bien expliqué par quelqu'un qui l'a vécu. Quand vous dépensez de l'argent pour faire comme les autres, pour acheter le truc à la mode... vous faites un choix, mais est-il éclairé? Vous décidez de ne pas prendre de risque, de ne pas avoir la force de faire ce qui vous plait vraiment, vous choisissez de ne pas faire de vagues. C'est tellement plus commun de passer sa soirée sur Netflix plutôt que de lire sur les placements financiers, non? Mais qui êtes-vous? Aimez-vous vraiment les cornets de chocolats favoris ou c'est juste OK mais si socialement gratifiant de se prendre en selfie avec et regarder les like s'accumuler?

On dit souvent, acheter c'est voter. Acheter c'est donc un peu se définir, c'est choisir qui on encourage, la crèmerie du coin qui appartient à la même famille depuis 3 générations ou le truc industriel à la mode? Qui veux-tu être? Chaque fois que tu dépenses pour quelque chose qui te permet de réaliser ton rêve, ta passion, tu te libères du moule, tu te libères du capitalisme et tu défends ta personnalité.

Tu peux dire oui. Tu peux autant dire non. 
Chaque dollar épargné pour tes rêves disent qui tu es.