Saturday, May 20, 2017

Le Marshmallow Test

Je vous invite à regarder cette vidéo :



Le test auquel sont soumis les enfants de 4 ans est simple : 
Tu peux manger une guimauve maintenant ou, si tu attends, tu pourras en manger deux plus tard.

Le Standford marshmallow experiment est un test des années 60 sur la gratification différée conçu par Walter Mischel professeur à l'université de Standford. Le test a été fait sur plus de 600 enfants de 4 à 6 ans, avec des gâteries différentes (guimauves, bretzel, biscuits) selon ce que l'enfant avait déjà dit aimer. La prémisse de base s'est rapidement étendue puisque les résultats au test étaient fascinants. Les enfants ont ensuite été suivis pour voir comment leur performance pouvait préduire leurs succès futurs dans la vie adulte.

OBSERVATIONS
C'est difficile de résister, se contrôler...
- Certains enfants mangent la gâterie aussitôt que l'adulte a quitté la pièce!
- Certains enfants se cachent les yeux, chantent, caressent la guimauve, frappe le bureau des pieds, jouent avec leurs cheveux pour se distrairent de la gâterie

Sur les 600 enfants testés... une minorité ont mangé la guimauve immédiatement. Un tiers des autres seulement ont réussi à attendre le 15 min requis pour obtenir leur plus grosse gâterie.

CONCLUSIONS
Les chercheurs ont continué de suivre les enfants. À l'adolescence, ceux qui avaient réussi le test étaient décrits par leurs parents comme étant des enfants compétents et leurs résultats scolaires étaient plus élevés que les autres. Rendu dans la quarantaine, des imageries cérébrales ont été faites sur les sujets de l'étude. Elles ont démontrées que ceux qui avaient réussi le test avait une plus grande activité cérébrale au niveau du cortex préfrontal ains que dans leur striatum ventral, la région associée aux dépendances.

Est-ce que le philosophe grec Heraclitus avait raison? Est-ce que notre personnalité annonce déjà notre destinée?

La confiance
En modifiant le test d'origine, en changeant les milieux de vie des sujets, etc... les chercheurs ont compris une chose très importante qui influence les résultats au test et donc les chances dans la vie : la confiance. Les enfants qui ont réussi le mieux ne doutaient pas que l'adulte reviendrait et ramènerait une autre guimauve. Ceci laisse sous-entendre que le milieu de vie qu'on donne à nos enfants est crucial sur leur aptitude plus tard à se contrôler. S'ils sont habitués que les adultes autour d'eux tiennent leurs promesses et que les déceptions sont rares, l'enfant aura confiance en lui, en la vie, en la personne qui promet la récompense et saura que ça vaut la peine d'attendre.  Mais un enfant qui a l'habitude qu'on lui promette des choses et qu'ensuite on ne le fait pas... il ne prendra pas de risques. Il voudra optimiser ce qu'il a d'acquis. "Je suis mieux de manger cette guimauve-ci avant qu'on me l'enlève!"

La créativité
Les chercheurs ont remarqué que si on offrait des stimulis différents pour se changer les idées, les enfants réussissent à attendre plus longtemps. Même chose s'ils pouvaient encourager les enfants à imaginer que la guimauve est un nuage ou une boule de cotton. On peut donc constater que si on apprend aux enfants à se distraire par eux-même (pas avec un cellulaire...) ils développeront des réflexes de contrôle plus efficaces. Réussir à se fermer les yeux et penser à autre chose, jouer avec ses doigts, chanter, compter, peu importe, occuper son esprit, c'est une qualité qu'on devrait chercher à développer chez nos enfants.

La pauvreté
Ce test a démontré que les enfants issus de milieu pauvre vivent un plus grand stress et une moins bonne confiance au destin et à l'avenir. Ils sont plus impulsifs et ont plus difficulté à prévoir les conséquences de leurs gestes. Il est plus rare pour eux d'avoir des récompenses personnelles et donc ne veulent pas attendre et "sautent dessus". Quand on ne mangent pas à sa faim tous les jours, on ne réfléchit pas trop lorsqu'on a une assiette accessible devant soi.

L'apprentissage
La capacité à se contrôler et s'occuper l'esprit peut être appris à tout âge. Je crois que le marshmallow test devrait être fait à grande échelle à la maternelle et basé sur les résultats, on pourrait ajuster un peu le tir et enseigner des techniques de contrôle aux enfants qui ont échoué le test.

$$$
Pourquoi parler de ce tests sur un blog d'indépendance financière? Parce que pour épargner plus que la moitié de son salaire, il faut être bon en titi sur le contrôle.  Imaginez le jour que vous n'auriez plus de dettes et 500 000$ à la banque... serez-vous encore capable de vous priver sur plein de choses pour continuer à épargner pour vous rendre à 1 million en banque? Ça c'est attendre 15 ans pour sa 2ième guimauve...

Avant même d'apprendre aux enfants à épargner, il faut qu'ils aient confiance en leur avenir, en leur banquier, aux mathématiques et à la logique! Apprenez rapidement à vos enfants qu'ils seront récompensés s'ils sont patients et disciplinés.  C'est difficile de les convaincre de déposer leurs sous à la caisse scolaire quand ils voient qu'ils ont fait 24¢ d'intérêts en un mois... il faut qu'ils aient confiance en vous pour leur faire réaliser que dans 5 ans s'ils continuent ainsi c'est des dollars qu'ils auront en récompense chaque mois.

1 comment:

  1. Toujours intéressant ce genre de tests! J'ai déjà participé à une étude un peu dans le même esprit, mais qui touchait aussi à des notions de partage (exemple: il y a 10$ sur la table. Tu peux prendre 10$ maintenant, ou si tu laisses le 10$ à l'autre personne, on ajoute 20$ et l'autre aura le choix de te retourner le montant qu'il veut: que fais-tu?).

    D'autres tests intéressants touchent également à la somme. Les gens évaluent l'argent en % et non en valeur absolue. C'est pourquoi quand vient le temps d'ajouter des éléments à une maison neuve qu'on achète (exemple: des portes d'armoire d'un style plutôt qu'un autre presqu'équivalent), on devient stupides et on ne voit plus l'économie de 1000$ sur un achat de 300,000$ du coût total, alors qu'on continue à vouloir économiser 0,50$ sur un item de 4$ à l'épicerie.

    ReplyDelete